Pour une approche philosophique et matérialiste de l'histoire de l'art


Comme toutes les disciplines, l'histoire de l'art est une aventure très différente selon la manière dont on la pratique.

A une époque de crise économique et même de crise humanitaire, identitaire, on peut légitimement s'interroger sur la place que peut occuper cette branche dans la société du XXIe siècle.

J'emprunte une partie de mes réponses à Albert Camus qui déclarait en 1942 que la création est la riposte la plus flamboyante de l'homme face à l'absurdité du monde : c'est "la révolte tenace de l'homme contre sa condition, la persévérance d'un effort tenu pour stérile". "Créer", nous dit-il, est une attitude conquérante, "c'est donner une forme à son destin." Dans ces paroles, nous entendons naturellement les échos d'un Nietzsche pour qui l'art est un outil d'auto-transcendance.

Dans une telle optique, que pourrait être une histoire de l'art? En s'appropriant le concept foucaldien d'archéologie du savoir qui propose l'étude des "conditions d'émergence du savoir", l'histoire de l'art peut devenir - au-delà des questions de stylistique ou d'esthétique - l'histoire des réponses humaines face à l'expérience quotidienne de son environnement dans un contexte donné. 

De cette manière, l'histoire de l'art devient un véritable chantier philosophique, un laboratoire d'étude de l'âme humaine, susceptible de nous nourrir encore aujourd'hui à un niveau tant intellectuel qu'existentiel. Associer la matérialité des oeuvres d'art à cette approche me semble incontournable car ce que l'on choisit de mettre en oeuvre et la manière dont on le met en oeuvre est au moins aussi porteur de sens que l'image représentée.

 

Voici l'approche que je cherche à suivre dans mes recherches, cours, séminaires, visites et ateliers.